vendredi 18 novembre après-midi (résumés)

(PAGE EN COURS DE CONSTRUCTION) 

Santé mentale périnatale : dispositifs inspirants en France et à l’international 
Symposium PATH, CCOMS 

Modératrices : Dr Déborah Sebbane, Dr Nathalie Leone, Centre Collaborateur français de l’OMS pour la recherche et la formation en santé mentale (CCOMS, EPSM Lille Métropole)

Programme 

14h00 - Accueil des participants

 Introduction

 14h05 - 14h25 Intégration de la santé mentale périnatale dans les services de santé maternelle et infantile : recommandations et orientations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Dr Lamia Jouini, Département santé mentale et usage de substances psychoactives, OMS (20 min)

 14h25 - 14h45 L'Alliance mondiale pour la santé mentale périnatale, les enjeux de la prévention et des soins, Dr Alain Grégoire, Fondateur et président de la Global Alliance for Maternal Mental Health (GAMMH) (20 min)

 14h45 - 15h00 Développement de la santé mentale et de la psychiatrie périnatales en France - actualités, Dr Anne-Laure Sutter-Dallay, Centre Hospitalier Charles Perrens Bordeaux (15 min)                  

 5 min Q&R

Projet européen PATH « Pathways to improving perinatal mental health » - CCOMS

 15h05 - 15h15 Le Centre Collaborateur français de l’OMS pour la recherche et la formation en santé mentale (CCOMS, EPSM Lille Métropole), Dr Déborah Sebbane, Directrice du CCOMS (10 min)

15h15 - 15h30 Le projet PATH : contexte, objectifs, partenaires, Mme Sophie McGannan, Health and Europe Centre, NHS Kent and Medway (15 min)

 15h30 - 15h45 Les actions du projet PATH en France, Dr Nathalie Leone, CCOMS (15 min)

 5 min Q&R

 +/-Pause

Ressources en santé mentale périnatale : pair-aidance, soutien familial et environnement professionnel

16h00 - 16h30 Soutien aux parents via l'application mobile " 1000 premiers jours "

16h00 - 16h10 L’application «1000 premiers jours » et le partenariat avec Maman Blues, Mme Love Andrieu, Direction générale de la Cohésion sociale (DGCS) et Mme Elise Marcende, Présidente de l’association Maman Blues (10 min)

 16h10 - 16h30 Premières données d'analyse du dispositif de soutien, M. Emmanuel Devouche, Maître de conférences hors classe en psychologie du développement, HDR, Université Paris Cité (20 min)

 16h30 - 16h45 Faciliter la communication entre la future maman en situation de vulnérabilité psychique et les professionnels de santé : le kit de soutien (KitS), Mme Pascaline Dupire Javault, Pair-aidante (15 min)

 16h45 - 17h00 Les aidants familiaux et la transition vers la parentalitéFrançoise et Georges Braoudakis, grands-parents UNAFAM 13 (15 min)

 17h00 - 17h20 Parler « paternité » aux entreprises : l’expérience MenCare Suisse, M. Gilles Crettenand, Coordinateur du Programme MenCare Suisse Romande, Association Maënner.ch (20 min)

 5-10 min Q&R  

Conclusion - perspectives (17h25-17h30)

Faire équipe avec les patientes
Le bébé créateur de son environnement et créativité en Unité parents-bébé
Orna Kormaan, mère de Naim ; Marie Couvert, psychanalyste ; Nathalie Kreula, Art thérapeute.

Trop souvent ce qu’on entend ce sont les maux des parents : l’environnement façonnerait le petit sujet. Et si c’était le contraire ? Si c’était le bébé qui avait un pouvoir d’action sur son environnement et la destinée parentale ?
Quand on prête attention aux productions du bébé, si on en fait des créations, on découvre qu’il est au travail et qu’il est capable de modifier son environnement.
On verra comment un bébé a mis sa mère en mouvement et mobilisé toute une équipe en  ouvrant les voies de la créativité.
Dans un mouvement initié par le bébé, dans un dialogue croisé entre celui-ci, sa mère et des intervenants, une histoire a été réveillée et réécrite. La mère en fit un livre à l’adresse de son fils encore bébé, transformant par la créativité le paysage où il pourra grandir et se développer.

Puériculture de collectivité et maternage proximal : 
Mise en perspective et décodage

Ingrid Bayot

Notre passé récent, les derniers millénaires, n’est pas un long fleuve tranquille, et l’histoire de la maternité et des soins aux enfants fut aussi rude que les époques traversées. Populations exploitées, femmes enfermées dans leur fonction reproductrice, familles trop nombreuses, bébés moins allaités, mortalité infantile importante, abandons d’enfants. 
Des ordres religieux furent même dévoués au recueil de ces enfants sans famille. Une manière de s’occuper du bébé s’y est développé, donnant naissance à notre puériculture occidentale : en série, rigide et dès la révolution pasteurienne, hygiéniste.  
Au courant du 20e siècle, le statut des femmes s’est amélioré, et la contraception a permis une maternité moins nombreuse, mais plus désirée, plus attentive et en général, plus gratifiante. Une paix relative, du moins dans nos pays, a également permis de faire évoluer le statut des bébés : en quelques décennies, dans notre culture il est « devenu » une personne, un être sensible et compétent, …ce qu’il est en fait depuis l’avènement des espèces Homo, et des Sapiens en particulier. La théorie de l’attachement, les mouvances des parentalités « bienveillantes » ont modifié positivement la vision de la parentalité, ouvrant sur le respect de l’individu et son développement.
Mais les anciens préceptes persistent, à la fois dans les familles et dans les discours de certains professionnels, et même dans la manière dont nous arrimons les rythmes neurologiques et alimentaire dans la quasi-totalité des livres sur l’allaitement. 
Ce qui amène les nouveaux parents de notre époque à être confrontés à des informations incohérentes et des injonctions paradoxales. Comment s’y retrouver afin d’améliorer la cohérence de nos transmissions ? 

Comment faire équipe autour du bébé et des personnes qui le portent ?
Denis Mellier 

Le travail d’équipe ne va pas de soi, comme chacun peut s’en rendre compte dans son quotidien. Autour du bébé, autour d’une mère enceinte, autour d’un homme qui devient père, on pourrait penser que ce travail sera plus facile ; qui n’est pas « emporté », touché, ému par ce nouvel être qui vient au monde ? Qui n’est pas profondément concerné par le projet d’une conception, par le temps de la naissance, par les premiers sourires, les premiers pas, par un bébé devenu vivant et « attachant » ? Et pourtant…
Faire équipe, c’est aussi travailler avec autres, c’est accepter que l’autre ne partage pas le même point de vue, la même émotion, voire un rejet, une indifférence ou pire parfois. Comment faire ?
Faire équipe, se positionner comme professionnel, c’est faire appel à notre savoir, c’est compter sur ce que l’on a appris, c’est prendre appui sur nos expériences, mais parfois quand cet inconnu qui vient au monde, un problème non prévu surgit, une situation inimaginable s’impose,  des défaillances deviennent craintes, comment faire ?
Faire équipe, c’est avoir une certaine idée des parents, des bébés et de ce qu’ils ont besoin, mais comment se positionner quand les parents veulent être plus associés, quand ils résistent à nos soins, voire quand ils peuvent nous poursuivre en justice, fait-on équipe avec les familles ?
Faire équipe, c’est « appartenir » à un groupe, s’identifier à une profession, défendre des valeurs partagées, se repérer dans « une équipe » qui est suffisamment « notre » équipe, un lieu, une ambiance où l’on se sent un peu « chez soi ». Mais les conditions changent, des collègues partent, sont absents ou ne sont pas remplacées. Les « restructurations » modifient nos tâches, les exigences administratives deviennent plus lourdes, la multiplication des contacts s’intensifient, les partenaires se multiplient…Comment « assurer », comment maintenir un sens à ce que l’on fait, comment rentrer chez soi, fatigué, mais content de ce qui s’est passé au boulot ?

 

Lors de ce symposium, nous tenterons de réfléchir ensemble sur cette difficile question.

 

Ouvrages : Mellier (2018), La vie psychique des équipes, Paris, Dunod ; L’attention à l’autre, Yakapa, Fédération Wallonie-Bruxelles de Belgique (site) ; Collectifs :  (2019) “Quelles psychothérapies pour bébé ? Toulouse, édition Érès. (2015) Le bébé et sa famille. Place, identité et transformation. Paris, Dunod ;  (2015) Le bébé dans sa famille. Nouvelles solitudes des parents, nouveaux dispositifs de soin, Toulouse, édition Érès.

Le "suffisemment bon" développement des bébés, et après?

Les premières représentations pour découvrir le monde
Christine Assaiante

Pour dialoguer avec notre environnement dès la naissance, les caractéristiques de notre corps en action sont représentées dans notre cerveau, grâce à un couplage fonctionnel précoce réalisé entre l’environnement perçu, aussi bien physique que social, et l’action engagée. Ces représentations nourries par les afférences sensorielles et la motricité balbutiante du bébé ont été conceptualisées sous le terme de schéma corporel ou représentation du corps en action. Ces premières représentations sensorimotrices, indispensables au développement d’une motricité efficace et harmonieuse, vont aussi jouer un rôle structurant pour développer les précieuses interactions sociales.

“ « Comme le visage ne se reflète pas dans une eau mouvante » : la nescience du bébé dans la pensée médiévale” 
Julie Brumberg-Chaumont

Directrice de recherche PSL/CNRS/LEM ; chargée de conférence EPHE

Le bébé (infans, puer, parvulus) est considéré dans la pensée médiévale comme un modèle de non-savoir absolu, non-coupable (contrairement à la position augustinienne), la « nescience » : elle est distincte de l’ignorance sous différentes formes, qu’elle soit invincible ou remédiable, innocente, coupable, ou pensée comme le résultat de la Chute. Le dénuement cognitif du bébé correspond à la fois à une tradition philosophique aristotélicienne, qui fait de l’intellect une tabula rasa stimulée et remplie seulement par les acquis de l’expérience sensible, et à une tradition chrétienne, né au XIIe siècle, qui fait de l’homme une créature dont le développement naturel est nécessaire, même avant le péché originel, mais dont l’âme, endommagée par le péché originel, peut être restaurée par un apprentissage artificialisé. Une expérience de pensée typique de la réflexion théologique médiévale consiste à se demander si les bébés nés au paradis avant le péché originel seraient dépourvus des infirmités physiques et mentales de ceux que nous observons à présent. Les universitaires du XIIIe siècle, nourris de biologie et de médecine gréco-arabe, offrent une explication naturaliste, fondées sur les conditions physiologiques propres à la noble condition humaine (complexio), à propos des incapacités cognitives du bébé, qu’il soit pré ou post-lapsaire : l’humidité de leur cerveau, condition d’un développement futur. L’ignorance du bébé est radicale en ce qu’elle ne concerne pas seulement un vide de connaissances, mais l’absence des capacités logiques qui permettent d’acquérir ces dernières, d’abord en traitant l’information sensible par abstraction à partir des images, puis par jugements et inférences. Il s’agit d’une « logique naturelle », connaturelle à une raison dont ils n’ont encore aucun usage. Sa première apparition non-acquise reste énigmatique, et peut ne jamais se réaliser, comme dans le cas des ‘débiles mentaux’ (moriones), identiques à des enfants ‘retardés’ par un corps débilité.

Le rôle du bébé dans son développement
Erika Parlato-Oliveira

Cette présentation souligne ce que nous savons aujourd'hui sur ce que savent les bébés, à travers diverses recherches menées par des laboratoires de recherche à travers le monde, et grâce à la coordination des recherches menées par moi-même. Le bébé nous révèle sa condition surprenante d'interprète de ce qui lui vient à travers les perceptions qu'il construit et nous montre par différents moyens expressifs ce qu'il veut nous dire sur ce qu'il vit.
Le langage des bébés est particulièrement riche et s'exprime de manière multimodale. Partant de la reconnaissance de cette condition, nous reconnaissons comment les bébés cherchent intentionnellement l'autre. La connaissance de soi, de l'autre et du monde, constitue un ensemble de connaissances qui change tout au long de la vie, acquérant de nouvelles possibilités et lectures, mais il faut souligner, et c'est le point central, que ce processus est mené par le bébé dès sa naissance. Il appartient à tous ceux qui s'occupent des bébés d'écouter les expressions du langage qu'ils produisent pour que leurs savoirs prennent la valeur qu'ils ont.
Nous proposons aux participants une reconnaissance des savoirs et de la capacité interprétative du bébé qui sont de précieux indicateurs du développement, permettant au professionnel de repenser et transformer son écoute, son regard, et plus généralement la clinique autour du bébé.

Bibliographie
Bentata, Hervé ;  Ferron, Catherine ;  Laznik, Marie Christine. Le corps sensori-moteur du bébé à risque. érès, 2022.
Couvert, Marie. La  clinique pulsionelle du bébé. érès, 2019.
Parlato-Oliveira, Erika . Le bébé et ses savoirs. Col. 100BB, érès, 2022.


Natacha Dugnat-Collomb et Mounira Chariet (titre et résumé à venir)

Le bébé, sujet du groupe

Le bébé dans le groupe - le groupe dans le bébé
Alberto Konicheckis et Marthe Barraco

La vie d’un nouveau-né commence dans un groupe. Ce groupe peut être effectivement présent et c’est toute une famille qui accueille avec des ancêtres qui tentent un retour.
La présence du bébé dans des ensembles plurisubjectifs permet d’explorer des modalités précoces de la vie psychique qui se manifestent notamment par les sensorialités et les rythmes, par les premières formes d’imitation et d’identification, par la contagion affective et la pulsion d’interliaison, par les négatifs transgénérationnels et les filiations narcissiques, par les illusions et sensations de toute puissance, etc.
Comprendre les processus qui permettent l’éclosion du psychisme : de la pensée et de la subjectivité, reste une Recherche importante. L’approche familiale et groupaliste revisite les concepts princeps et formule des hypothèses ainsi que des propositions thérapeutiques quand ces processus sont en souffrance.
L’environnement familial des commencements vit une crise à la naissance d’un bébé. Loin d’être idéal, cet environnement est porteur des fantômes des générations précédentes. Il peut être chargé de culpabilités, de fautes et de violences, d’attentes et de projections, d’épisodes épiques et d’autres plus pitoyables.
Afin d’inscrire le bébé dans la filiation et la transmission, cet environnement lui impose des mandats transgénérationnels, des contrats narcissiques, des alliances inconscientes. Certains symptômes des tout jeunes enfants expriment l’opposition aux contraintes qui découlent de leurs liens au collectif.
La psychanalyse familiale et les différents dispositifs thérapeutiques au temps périnatal permettent d’apporter des soins à tout le groupe familial. Ils rendent possible aux nouveaux parents et à leurs bébés de créer une nouvelle famille désintoxiquée et dégagée de ces effets délétères.

Bébés : penser et panser

Communication verbale et non-verbale dans des psychothérapies mère-nourrisson
Björn Salomonsonn 

Dans le cadre d'un projet de recherche, j'ai fait des enregistrements vidéo des thérapies mère-nourrisson. Dans une des sessions, je réagis corporellement après que le mère ai parlé du changement de couche de son bébé comme d'un "viol". Je voudrais montrer la vidéo et discuter de la manière dont ont réagi la mère, la jeune fille, et moi même.

Garder le contact : les enjeux du monde moderne avec ou sans pandémie
Régine Prat

Depuis le début de la vie l’autre est partie prenante de l’expérience humaine et de la construction de l’identité du sujet.

On peut voir l’originaire dans un double sens :

  • Un originaire d’espèce, où, en s’appuyant sur des travaux de préhistoriens et d’ethnologues,  on peut faire l’hypothèse d’un mode de communication sociale porté par la musique et donc la danse, dont  le but est de se rassurer, de diminuer et contrôler   l’anxiété, en renforçant les liens au sein du groupe.
  • Un originaire de l’individu, où la qualité narrative est portée par les variations de la microstructure rythmique des échanges mère-bébé qui  réalisent une interaction où chacun laisse une place à l’autre pour intervenir.

La prise en compte des données d’observation embryologique nous montre que la première sensation opérationnelle est le toucher, à 8 semaines de développement embryologique, et que la peau est mise en place comme premier organe des sens.  Dès la vie prénatale, il existe une recherche organisée du contact par des activités exploratoires portant sur le rythme et le territoire.

Ces découvertes entrainent la nécessité de révisions métapsychologiques : la nature première de la pulsion ne peut plus être considérée comme sexuelle mais doit être reconnue comme une poussée à toucher. Une TACT-PULSION constituant  une mémoire de forme primitive est en position d’acteur central pour toute la vie psychique et d’organisateur pour le développement.

Cela en retour  aura des conséquences sur l’allure des traitements et l’objectif des prises en charge. Lorsque le contact premier avec l’autre n’a pu s’établir dans les premiers moments de la vie après la naissance, en poursuivant le jeu rythmique originaire du « tenu-lâché » initié dans la vie prénatale, lorsqu’il a été trop intrusif ou trop lâche, le développement psychique reste en jachère : le désespoir de ne pouvoir « être » en contact,  s’exaspère en « rentrer dedans » pour « rentrer en contact », concrètement.

Pour un modèle de l’impact de la vie fœtale sur les premiers temps de la vie aérienne
René Roussillon

Le mode de satisfaction prévalent des besoins du fœtus s’effectue sur le modèle relativement parfait de la régulation biologique. Les traces de mémoire de ces expériences premières configurent les attentes du nourrisson quand arrive la vie aérienne. La tâche de l’environnement maternant est de tenter de proposer au nouveau-né un mode relationnel suffisamment proche de ce qu’il a vécu et enregistré dans la vie fœtale pour qu’il puisse effectuer le « travail » nécessaire pour parfaire ses expériences et ainsi assurer la continuité du mode de satisfaction connu pendant le vie fœtale. Ma réflexion portera d’abord sur les particularités du mode de satisfaction fœtal puis sur celles de la vie aérienne et de l’adaptation de l’environnement humain premier et sur les effets des échecs éventuels de celle-ci.

 

 

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