jeudi 17 novembre matin (résumés)

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Carte blanche à Oguz Omay
Instants insaisissables pour transformer le quotidien des soins en périnatalité

 Avec la participation de
Nathalie Héritier, psychologue en libéral, Avignon
Christine Marty, infirmière-cadre de santé, Tain l’Hermitage
Elise Marcende, présidente de Maman Blues, mère avec expérience vécue, Lyon
Fanny Robert, infirmière en périnatalité, Lausanne, Suisse
Françoise Rulfi, sage-femme, Lausanne, Suisse

Entouré de ses proches collaboratrices, Oguz Omay cherche une fois de plus à mettre en lumière ces instants insaisissables, ces véritables rencontres qui jalonnent le travail clinique en périnatalité.
A l'instar des interactions entre les parents et le nourrisson, le regard d'une sage-femme renforce chez la future mère le sentiment d’être comprise avec finesse, le geste de l'obstétricien lui transmet l'espoir de pouvoir être aidée avec compétence, la présence discrète d'une psychologue dans sa chambre de maternité renforce son assurance d'être entourée de manière fiable.
Il n'est pas difficile de repérer l'importance de ces interactions non verbales, ni de saisir la force d'une phrase prononcée par le professionnel lorsque la tonalité en est finement adaptée aux attentes d'une mère ou d'un père.
Ces ajustements millimétriques sont souvent réalisés de manière intuitive par des professionnels attentionnés. Mais, ne peut-on pas analyser plus en profondeur les mécanismes de ces interactions afin de renforcer les moments de véritables rencontres ? Ne peut-on pas, de manière pluridisciplinaire, chercher à saisir ces insaisissables qui vont pourtant déterminer de manière vitale l'issue de nos interactions cliniques avec les parents et les bébés ? Qui vont les transformer.
Comme lors du congrès d’ARIP de 2018, mais avec une équipe différente et à travers de nouvelles situations cliniques, notre atelier vous invite à explorer ces dynamiques avec nous. Des exemples cliniques concrets, des mises en voix, de partages de la part des professionnels de leur ressentis. En écho : les mots et le regard d’une mère avec expérience vécue. On vise une fois de plus un atelier choral, une certaine musicalité personnelle à l’occasion de cette carte blanche.

Carte blanche à Ayala Borghini
Prendre vie au cœur de la richesse des expériences sensorimotrices 

Intervenants: 

Tiziana Belluci: directrice de la Fondation Action Innocence autour de la prévention des écrans pendant la toute petite enfance. Lien film YouTube:https://www.youtube.com/watch?v=YPUd1J-JWZQ
Ayala Borghini: Dr en psychologie, Prof Filière psychomotricité, HETS Genève
Estelle Gillioz: doctorante Université de Genève, Faculté de psychologie sur la recherche Bébés et écrans: régulation émotionnelle et multisensorialité
Bernard Martino (et/ou Nicolas Dattilesi) réalisateurs du film: "Les arcanes du vivant" qui présentent les travaux d'André Bullinger autour de la sensorimotricité

Résumé : 

L'objectif de ce moment d'échange est d'aborder, explorer et approfondir l'importance de la rencontre entre le bébé et le monde physique et humain qui l'environne et ceci sous l'angle du développement sensorimoteur. Comment prenons-nous vie au cœur de la rencontre physique et sensorielle avec le monde ? Quelles sont les expériences primordiales qui nous fondent en tant que vivant ? Quels changements dans le monde d'aujourd'hui doivent nous faire penser ou nous alerter pour offrir à l'enfant dès son arrivée les expériences dont il a besoin? Ces questions seront abordées et débattues à la fois grâce à une étude scientifique menée à Genève évaluant les effets de l'exposition des bébés aux nouvelles technologies et surtout à travers le film "Les arcanes du vivant" retraçant le parcours d'André Bullinger touchant à l'essentiel de l'expérience sensorimotrice.

Programme:

  • Introduction (Ayala Borghini et Tiziana Bellucci - 10-15 min)
  • Présentation du film : Les Arcanes du vivant (Bernard Martino et/ou Nicolas Dattilesi 1h52)
  • Pause
  • Une étude scientifique genevoise en cours autour de la sensorimotricité: comment environner bébé quand bébé est entouré d'écrans? (Estelle Gillioz et Ayala Borghini) (20-30 min)
  • Table ronde (ensemble des intervenants) (30-45 min)

Les bébés dans un écosystème
Pour une bioinspiration des soins aux bébés
Sarah Sananès

S’il faut tout un village pour élever un enfant, pour le soigner avec ses parents, que faut-il ? 
Nous proposerons de réfléchir à l'environnement du bébé et aux dispositifs de soins de périnatalité dans une perspective de bio-inspiration. 
De notre place de clinicienne, et en s'inspirant de la coquille Saint-Jacques et du réseau mycorhizien, nous tenterons de développer en quoi les soins de périnatalité peuvent être pensés comme des facteurs de félicité au sein de l'environnement du bébé.

Le lien biologique entre l’environnement et le développement de l’enfant. 
Umberto Simeoni

L’humain est caractérisé par d'extraordinaires capacités cognitives, psychiques, émotionnelles et sociales. Celles-ci rendent chacun d'entre nous unique. Nous avons longtemps pensé que la base de cette complexité résidait dans notre génome, qui dictait notre développement et notre santé.Cependant, lorsque celui-ci put être entièrement codé au début des années 2000 et que le nombre des gènes qui le composaient (l’« inné ») se révélait somme toute limité, il est apparu que seuls les effets de l'environnement (l’« acquis ») - au sens large, relationnel, physique et écologique - pouvaient expliquer une telle complexité, comme la diversité des phénotypes humains, qu’ils soient physiques ou psychiques.Le développement du bébé, de sa conception jusqu'à l'âge adulte, est empreint des marques biologiques, durables mais de nature réversible, des signaux reçus de l’environnement. Il s’agit de marques moléculaires liées à la surface de l’ADN ou immédiatement autour de lui dans les noyaux cellulaires, qualifiées d’épigénétiques. Ces marques ne modifient pas la structure moléculaire des gènes existants : elles posent la modulation du niveau de référence de leur activité, en plus ou moins, suivant un nombre infini de combinaisons possibles. Lorsqu’elles sont issues de signaux reçus au début de la vie, elles sont durables, persistent tout au long de celle-ci. Elles peuvent même être transmises à la génération suivante, bien qu’elles ne soient pas de nature génétique. En fait le développement lui-même repose intrinsèquement sur des mécanismes épigénétiques : ceux-ci permettent en particulier la différenciation d’une cellule souche, y compris une cellule embryonnaire, en lui permettant d’exprimer les parties du génome qui sont nécessaires à la différenciation vers laquelle elle s’oriente.
Le lien entre l’environnement et le génome que matérialise l’épigénétique permet ainsi de comprendre que le développement est un phénomène principalement et constamment adaptatif, faiblement prédéterminé. Il vise à s’adapter à l'environnement, dont il reçoit les signaux dès la période péri-conceptionnelle mais aussi d'optimiser de façon prédictive les points de référence de la régulation de ses principales fonctions biologiques, qu'elles soient cérébrales, ou celles de tout autre organe ou système biologique. Des signaux reçus d’un environnement défavorable peuvent ainsi générer une adaptation de départ défavorable, qui devra être re-modulée par la suite, voir tout au long de la vie. Il contribue à l’évolution des espèces en favorisant les avantages sélectifs, si bien que le développement de chaque enfant récapitule celui de l’ensemble de l’espèce humaine, au moment M.
Il n'y a là rien de bien nouveau puisque nous savons depuis longtemps l'importance de l'environnement, notamment relationnel -l’attachement par exemple- ou nutritionnel – comme l’allaitement maternel - pour le développement, le bien-être et la santé de chaque individu. Il en va de même du bénéfice d’un environnement protecteur, sur le plan du stress, des expositions à des agents physiques ou chimiques agressifs, aux substances polluantes et toxiques ; nous connaissons de mieux en mieux notamment la fragilité de la période de la reproduction et du développement vis-à-vis des effets de substances telles que les perturbateurs endocriniens. L’ensemble de ces caractéristiques ont en fait simplement été précisées plus récemment grâce aux avancées de l’épidémiologie en santé publique et de la biologie moléculaire, en particulier de l'épigénétique.
Néanmoins, cette connaissance permet de renforcer les bases d'une prévention précoce en santé, dans les dimensions physique, mentale et sociale. Il devient en effet envisageable de proposer une information, positive et soutenante, non directive et non culpabilisante, aux personnes qui se rapprochent de l'âge de la reproduction et d’un projet d'un enfant, ou aux jeunes parents, et aux professionnels de la santé, du secteur social et de l’éducation, de façon qu'ils puissent comprendre et s’approprier les meilleures façons de vivre et d’évoluer en harmonie avec un environnement qu’ils choisissent d’optimiser. Il reste encore du chemin à faire pour comprendre jusqu’à quel point il convient d’appliquer ses connaissances, et comment elles peuvent être reçues et adoptées, tant à l’échelle individuelle qu’à celle d’une population, tout en respectant la liberté de choisir, la diversité et en laissant une chance à la spontanéité et au hasard.

Atmosphère, atmosphère ! Esthétique de la perception globale des tout-petits
Maya Gratier et Vincent Vergone

Les adultes qui prennent soin des bébés, façonnent pour eux des espaces accueillants, protecteurs et structurants. La science du développement humain n’a cessé de révéler les manières dont les bébés eux-mêmes contribuent à façonner ces espaces, signant une continuité entre le matériel et le subjectif.
La notion d’atmosphère permet de situer les expériences sensibles du tout-petit dans un réseau de relations complexes entre sensation, affect et culture. Nous proposerons que les tout-petits engagent avec leurs proches une perception esthétique relationnelle et polysensorielle facilitée et soutenue par l’attention portée à l’atmosphère environnante. Plusieurs recherches montrent que les bébés s’orientent vers des objets ou événements caractérisés comme esthétiques par les adultes, comme des œuvres musicales ou picturales. Les bébés sont-ils sensibles à la beauté ? Quel est le rôle de l’esthétique dans l’épanouissement de l’enfant? Comment envisager la perception esthétique globale du tout-petit et celle de l’adulte dans un environnement artistique ou un environnement naturel? Envisager une relation esthétique à l’atmosphère, n’ouvre-t-elle pas la voie à une relation durable au monde vivant?
Maya Gratier et Vincent Vergone explorent ensemble ces questions, pour l’une à partir d’une recherche scientifique sur le sens esthétique des bébés, et pour l’autre à partir d’une recherche artistique sur la culture des relations sensibles à la nature avec de très jeunes enfants. La forêt comme espace vivant et composé d’une multitude d’êtres, vivant ensemble, offre des atmosphères qui engagent une perception globale. Les tout-petits y sont-ils attentifs ? Le parti pris de ce projet a été de considérer la relation humaine à la nature comme un rapport culturel. Il pose la question d’un dépassement de l’opposition culture/nature pour envisager une continuité entre les expériences d’un milieu « naturel », façonné par des êtres vivants non-humains et humains, et celles d’un milieu social. C’est en cet endroit que peut se recomposer un monde commun. En découle quelques pistes pour penser le rôle du tout-petit dans la nouvelle éthique écologique qui se dessine depuis quelques années.

Carte blanche à Marie-Christine Laznik

Avec la participation de 
Muriel Chauvet, sensorimotricienne@ 
Catherine Saint-Georges, pédopsychiatre, docteure en neurosciences
Annick Beaulieu, ostéopathe, docteure en psychologie@
Claire Favrot Meunier, pédopsychiatre

Comment une équipe transdisciplinaire peut aider le milieu ambiant d'un bébé à ne pas se laisser détruire et comment le risque d'une pathologie autistique peut être évité 
Le thérapeute du milieu ambiant. 

Catherine Saint George, psychiatre d'enfant, docteur en neuroscience, chercheur et psychanalyste, commencera la table ronde en montrant qu'il y a consensus entre la majorité des chercheurs sur le fait que ce ne sont pas les troubles innés du bébé qui mènent à un développent atypique de son cerveau mais la façon dont ces troubles innés démolissent le milieu ambiant. 
Si ce milieu ambiant est particulièrement fragile, cela peut augmenter les manifestations épigénétiques de ces troubles. 
Mais notre travail consiste à montrer comment, en intervenant sur ce milieu ambiant, on peut amoindrir, voire même éviter une organisation atypique des connexions neutroniques.

Ensuite Marie-Christine Laznik présentera un long cas clinique filmé d'un bébé de 1 mois jusqu'à la fin de sa 1ère année. Ce bébé est frère d’autiste et présentait un ensemble de difficultés innées qui aurait pu le conduire à l’autisme.

(En film) Annik Beaulieu, ostéopathe, docteur en psychologie et analyste montrera les facteurs de douleur chez ce bébé et comment ils ont été pris en charge.
Elle parlera aussi de la pauvreté de ses mouvements généraux et fidgety à l’âge de 4 mois.
Une équipe japonaise vient de publier dans Nature ( !!) une étude sur la capacité de diagnostiquer un risque d’autisme à 4 mois à partir des mouvements fidgety.

(En film) Muriel Chauvet, psychomotricienne d’orientation sensorimotrice montrera les difficultés de la zone orale de ce bébé envahi par les expériences douloureuses et comment elle a pu lui permettre d’y palier.
Elle montrera aussi comment la douleur le mène à l’hyper-extension rendant impossible l’enroulement de son bassin. Et on verra comment son travail a permis qu’il fasse un quatre patte harmonieux.

Marie-Christine Laznik montrera comment ce bébé désorganise sans cesse sa mère et comment devant un « milieu ambiant » au bord de l’effondrement, le travail de l’analyste est de traduire, proposer d’autres manières de faire face. Tout cela dans un beau film.

Claire Favrot Meunier, psychiatre, psychanalyste, spécialisée dans les bébés sourds montrera le même type de travail avec des familles devant faire face et à la surdité et au refus relationnel du bébé. Ce travail sera exposé à partir d’un cas clinique filmé.

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