Ateliers

Programme des ateliers 

Les ateliers sont des sessions facultatives, en groupe limité, qui se déroulent en parallèle des autres sessions du colloque.

Deux ateliers se déroulent simultanément dans la même tranche horaire, l’un dans la salle du grand promenoir, l’autre dans la salle du Cubiculaire.

Ils ont une durée de 1h30 et sont composés de une à trois communications.

Leur accès est possible sur inscription (dans votre espace personnel sur le site de l’ARIP) et dans la limite des places disponibles.

Nous vous remercions de vous inscrire à un ou deux ateliers, afin de laisser de la place aux autres participants.

Vendredi 18 novembre -  9h30-11h                           

Salle du Grand Promenoir

  • Romuald Jean-dit-Pannel, Brigitte Borsoni, Louise Hasson   
Maltraitances et négligences du père en périnatalité = maltraitances et négligences de la triade
 
Dans certaines maternités, des pères se cachent pour rester auprès de leur conjointe et de leur bébé. Des pères nous ont raconté comment lors de cours de préparation à l’accouchement ils se sont trouvés mis à l’épreuve par une sage-femme, les désengageant de ces temps. Et l’accouchement, et le retour au travail des pères et des mères : comment sont-ils pensés, préparés, anticipés par les pères, avec les pères par les soignants ? Avec les nouveaux congés de paternités, des pères s’investissent nouvellement. En crèche par exemple, certains prennent leur congé de paternité au moment de l’adaptation de leur bébé et participent activement au travail lié aux séparations avec la crèche quand leur conjointe est retournée au travail.
Alors, comment penser l’environnement professionnel autour du bébé et de sa famille, nos dispositifs de soins, pour accueillir et soigner aussi les défaillances paternelles, soutenir l’alliance parentale, et ouvrir un développement plus serein pour l’enfant ? Ceci afin que des pères qui décompensent dans le secret de leurs vies, de leurs domiciles, soient effectivement pris en charge, soutenus et accompagnés, dans leurs ébranlements identitaires en même temps que leurs compagnes, qui souvent dépriment, et que leurs bébés qui s’agitent ou se dépriment, se figent…
 
Bibliographie. 
Borsoni, B. (2021). Accueillir parents et bébés en unité périnatale : un jeu subtil. Les lettres de la SPF,44(1).
Jean-Dit-Pannel, R. & Riand, R. (2019). Des hommes devenant pères. Dialogue, 226, 133-149.
 
  • Paul Resbeut. C.H. de Bayeux, Service de pédopsychiatrie.

De la crise identitaire à la crise suicidaire

Le suicide est devenu la deuxième cause de mortalité maternelle, soit 13,4% des morts maternelles. Il survient principalement après la 6ème semaine du post-partum. Les avortements induits, les fausses couches spontanées et les tentatives de suicide sont des facteurs de risque de suicide maternel. La moitié des femmes décédées par suicide en période périnatale, c'est à dire pendant la grossesse et jusqu'au 1 an du bébé, présentait un antécédent psychiatrique antérieur à la grossesse. Entre 50 % et 100 % des femmes présentaient un trouble psychiatrique au moment de leur décès par suicide. Le diagnostic principal est l’épisode dépressif caractérisé isolé ou récurrent. Les profonds bouleversements que traversent les femmes lors de la période périnatale peuvent fragiliser considérablement leur équilibre psychique.
A travers un cas clinique nous abordons comment la crise suicidaire peut naître d’une crise des représentations identitaires. Nous proposons la discussion des possibles mécanismes d’interaction entre différentes sources de souffrance psychique, avec une expression unique par la crise suicidaire.
De la consultation pédopsychiatrique en service de périnatalité jusqu'à l'hospitalisation en service de psychiatrie adulte puis à la consultation en centre de psycho trauma, nous exposons les différents espaces de soins mis en place dans une optique de transdisciplinarité allant dans le sens des recommandations actuelles. 
La multiplicité des identités de la femme enceinte ou mère depuis peu, est un terreau fertile à des réaménagements psychiques intenses. Dans certains cas, cela peut résulter d'une souffrance psychique intense se traduisant par une crise suicidaire. En suivant ce constat, les soins proposés doivent pouvoir permettre de proposer plusieurs espaces différents pour que chacune de ses identités puissent recouvrer une place et un sens.

  • Pierre-Marie de Clavière. SAPPH "Le Lien", Clermont-Ferrand.

« La princesse, son bébé et le village » un conte à ne pas dormir debout, ce qu’il se passe pour les équipes qui environnent les bébés et leurs parents.

Le contexte actuel convoque, en même temps qu’il la bouscule, la question écologique. L’épidémie de Covid et les mesures de confinement dans leur impact à la société, à la mort, à la vie, à l’entourage, à l’Autre ont pu induire une ambivalence dans l’angoisse d’être protégé. Les données écologiques faisaient état que la planète respirait enfin du fait du ralentissement des activités humaines et industrielles. 
Qu’en est-il alors de cette écologie interne : l’écologie psychique ? Rappelant qu’écologie vient de oîkos -habitat- et logos -discours-, nous proposons de définir l’écologie psychique comme ce qui se dit de l’habitat interne à tout sujet, c’est-à-dire l’ensemble des mouvements qui se produisent à l’intérieur de l’enveloppe corporelle.  La situation périnatale est une période particulière de ce point de vue là car la grossesse fait de la mère l’habitat psychique et physique du bébé en gestation.
À partir de l’histoire clinique d’une jeune femme déficiente visuelle, originaire du Sénégal, devenue mère au beau milieu du confinement au printemps 2020, de son cheminement ainsi que de la mobilisation de l’équipe pluriprofessionnelle, nous aborderons ce que nous enseigne la relation de soin en périnatalité lorsque l’écologie psychique se confronte à l’éloignement des siens, aux différences culturelles, au devenir mère, à l’inquiétude du lendemain. Il y a aussi ce bébé qui attend que l’on s’occupe de lui, d’être environné et qui observe plus qu’il ne raconte ce qu’il se passe autour de lui. Ce bébé qui petit à petit se sent de plus en plus concerné par les regards qui se portent sur lui, parfois inquiets, parfois soutenants. Enfin il y a cette dyade dans laquelle l’écologie prend tout son sens : quel discours porter sur l’habitat quand la précarité du logement fait migrer vers d’autres lieux, rencontrer d’autres visages, saisir d’autres mains qui se tendent, et sentir la stabilité proposée par l’implication des différents professionnels. 
Dans un premier temps, nous tenterons de définir l’écologie psychique et nous nous intéresserons à son rapport à la clinique de la périnatalité et du handicap. Puis, puisque le village qu’il faut pour élever un enfant invite aux retrouvailles pour écouter des histoires auprès du feu, un récit sera proposé sous forme de conte, basé sur les vécus de l’accompagnement et s’appuyant sur les notions cliniques de fonction phorique, d’attachement et de l’ethnopsychiatrie.

 Salle du Cubiculaire

  • Florence Becker ; Sophie Marx - CHRU Strasbourg

Que du bonheur???...! Un dispositif innovant d’accueil, de prévention et de soutien à la parentalité

Depuis 2012, nous avons créé ce groupe de parole pour les jeunes parents, espace d’accueil et de rencontre sur le modèle des lieux d’accueil parent-enfant, de type « maisons vertes » créées par F. Dolto , à  la différence près que ces rencontres ont lieu à l’hôpital. Proposer de revenir sur les lieux de la naissance semblait répondre à une attente (retrouver ce « cocon » tissé autour de la naissance).
La maternité, en tant qu’évènement d’un parcours de vie,  ne relève pas, à priori, de la psychopathologie mais plutôt d'une certaine expérience subjective avec toutes les variations liées à l'histoire de chacun(e). C’est une épreuve de réalité qui peut se vivre dans une certaine solitude, sans lieu pour en parler. Sentiment renforcé par l’entourage et la société, pas toujours à même d’imaginer qu’une mère puisse être en souffrance alors qu’elle « a tout  pour être heureuse… ».
Les parents se trouvent fréquemment seuls et démunis face à la réalité de ce bébé qu'ils découvrent et face au travail psychique qui s'opère en eux, ce qui  peut être source de questionnements, voire d’angoisses. Pourtant, c'est un moment où une demande de soin psychique est rarement formulée.
Les durées d’hospitalisation sont de plus en plus courtes et ne permettent plus de favoriser l’expression des difficultés, malaises autres que d’ordre purement médical ; le fameux «  baby blues » du troisième jour se vit à domicile.
Enfin,  les jeunes parents sont saturés de conseils sur une bonne pratique, ayant eux-mêmes spontanément une quête boulimique d’informations (internet) qui leur fait perdre tout accès à leurs ressources internes.
Il nous a donc semblé nécessaire de penser une nouvelle forme d'accompagnement en postnatal qui permettrait d'articuler le médico-social au champ de la subjectivité tout en ayant une dimension préventive : dispositif propice à l'expression et à la symbolisation des transformations psychiques liées à cette période, dispositif qui viendrait soutenir « l'accouchement psychique » et  favoriser la mise en mots du vécu avec le bébé.

11h30-13h                         

Salle du Grand Promenoir

  • Romuald Jean-Dit-Pannel ; François Ndjapou ; Agnès Segura.

L'environnement soignant et le toucher : points de vue de psychologues en crèches

Comment dans un travail de psychologue en crèche référencée à la psychanalyse penser la neutralité bienveillante, la règle d’abstinence et l’interdit du toucher ? L’observation des bébés et des jeunes enfants doit-elle rester à distance et/ou peut-elle s’éprouver corps à corps, tout en restant psychanalytique ? 
L’interdit du toucher a été pensé comme double par Anzieu (1984). Elle touche, si on peut le dire, à différentes pulsions : la scoptophilie, savoir plutôt que voir, et à la pulsion d’emprise, savoir, être touché affectivement, toucher à une vérité en vrai ou en faux plutôt que de toucher par le corps dans des dimensions de plaisir et de douleur. Cela, selon l’expression de Gibello (1984), servirait la création d’« objets épistémiques » distincts des objets libidinaux. Ceci rappelé nous aimerions discuter de ces enjeux dans des cliniques aux extrêmes de la vie comme ce peut être le cas en périnatalité et première enfance. 
À trois voix, dans des perspectives pratiques, nous illustrerons cette règle dans la rencontre avec de jeunes enfants en crèche avec trois abords : celle des liens possibles entre l’éducatif et le soin psychique (François Ndjapou), celle des handicaps en crèche spécialisée (Agnès Ségura), celle du masculin-paternel tendre (Romuald Jean-Dit-Pannel). 

Salle du Cubiculaire

  • Lea Bouis ; Sarah Gawinowski - Mayotte.

Grossesses précoces : une affaire de famille ?

Mayotte, devenue le 101ème département français en 2011, accueille la population la plus jeune de France.  En  effet  l’âge  moyen  de  la  population  est  de  23ans  contre  41  ans  en  métropole.  On  y  observe également une explosion démographique avec 45% de hausse du taux de natalité entre 2010 et 2016. Dans ce contexte particulier, nous observons un taux de grossesse chez les mineures de 4,5% contre 2% pour la Réunion  et  0,4%  en  métropole.  Nous  souhaitons  ici  présenter  un  atelier  sur  la  façon  dont  les  grossesses précoces sont accueillies dans le contexte de migration et la façon dont cela interroge les repères culturels portées par la société mahoraise. En quelques chiffres, selon le rapport de l’Insee, en 2020 à Mayotte, 415 enfants  sont  nés  de  mères  mineures  soit  4,5%  des  naissances,  91  enfants  sont  nés  de  mères  de  15  ans  ou moins. On retrouve un grand nombre de mères étrangères, majoritairement comoriennes. Ce taux important nous pousse également à observer que le nombre de grossesses de jeunes femmes mineures vient bousculer les repères établis par cette société concernant cette période particulière qu’est l’accès à la maternité. 
Tout d’abord, il s’agit de comprendre quels sont les enjeux de l’accès à la maternité au sein de la société  mahoraise.  La  société  mahoraise  se  construit  sur  la  base  de  la  religion  islamique  avec  parfois  des rituels  issus  de  l’animisme.  C’est  une  société  matriarcale  au  sein  de  laquelle  la  femme  se  définit  par  le moment de vie dans lequel elle s’inscrit. Elle est d’abord la fille « de » puis la femme « de » et enfin elle sera nommée en tant que mère « de » associé au prénom du premier-né. Par une grossesse, on vient aussi "officialiser"  et  légitimer  le  couple  vis  à  vis  de  la  communauté,  la  grossesse  amène  alors  un  nouveau membre  à  la  communauté.  Les  enfants  au  sein  de  cette  dernière  sont  l’affaire  de  tous.  Cependant  la grossesse à l’adolescence vient chambouler l’ensemble de ces représentations. Au  travers  d’une  approche  clinique  interculturelle  et  transgénérationnelle,  nous  chercherons  ici  à interroger  les  places  et  les  représentations  de  chacun  à  la  rencontre  d’une  grossesse  précoce.  Nous considérerons  grossesse  précoce  comme  étant  une  grossesse  à  la  période  adolescente  d’une  jeune  fille mineure.  Souvent  considérées  comme  un  "problème"  au  niveau  sociétal,  les  grossesses  adolescentes  sont généralement perçues comme non désirées et comme les conséquences d’un manque de connaissance vis à vis  des  contraceptions.  Cependant  nous  observons  dans  nos  pratiques  qu’il  peut  s’agir  au  travers  de  la grossesse de venir réinterroger les liens de filiations et l’organisation de la communauté. 
Les   grossesses   précoces   à   Mayotte   soulèvent   de   nombreuses   questions,   premièrement   cet événement remet en question l’identité de l’adolescente, dans une société où la femme doit faire honneur à sa famille en se mariant vierge et en s’occupant de la maison, quelle place peut-on laisser à une jeune fille non  mariée  qui  tombe  enceinte  au  sein  de  la  communauté  ?  Quelle  place  lui  refuse-t-on ?  La  réponse donnée à un tel événement vient mettre en lumière et questionne les places de chacun au sein de la famille et de la communauté. La grossesse adolescente amène la question d’une sexualité active avant le mariage et vient  faire  éclater  les  repères  traditionnels  et  questionne  les  transmissions  intergénérationnelles.  En  effet face à ces situations, les jeunes filles se retrouvent souvent rejetées de leur famille et de leur communauté. Dans la société mahoraise, le couple mère-bébé est sous le couvert de toutes les attentions familiales. Qu’en est-il pour les grossesses précoces ?
Durant  cet  atelier,  nous  réfléchirons  sur  ce  que  convoque  la  grossesse  à  l’adolescence  et  la  façon dont  la  famille,  le  village  s’empare  de  cette  question  et  nous  chercherons  à  repérer  les  leviers  nous permettant de soutenir l’accès à la parentalité dans ce contexte particulier. Une grossesse précoce contraint la société à porter un regard sur ce qui se joue et vient bousculer les mœurs en vigueurs, permettant peut-être de réactualiser notre regard sur une société et les enjeux qui la traverse.

  • Nathalie  Aroca ; Caroline Monin. Unité parents-bébé de Montfavet.     

La préoccupation maternelle primaire comme premier environnement

Dans l’environnement sociétal actuel, les discours sur la parentalité, la maternité, sont nimbés d’idéalisation. Nous proposons de repenser ensemble la préoccupation maternelle primaire, théorisée par Winnicott et publiée en 1956. Présentée comme une folie passagère normale, comment cette préoccupation maternelle primaire est-elle accueillie dans l’environnement social et soignant face à ces idéalisations délétères et potentiellement traumatiques pour le devenir parents et le devenir mère ?

  • Sabine Housseini-Houy ; Laure Le Treut. C.H. de Valvert - Marseille.

Quand l’environnement et le berceau culturel se transforment : réflexion sur le dialogue tonique et l’ajustement soignant.

Le concept du dialogue tonico-émotionnel, sera proposé comme l’outil de lecture dans cette clinique Périnatale et Transculturelle.
La période périnatale est une période de vulnérabilité, durant laquelle s’interroge la filiation, les origines, les compétences de maternage… Le berceau culturel d’appartenance soutien, oriente et anticipe la construction de la parentalité
La culture est une réalité collective qui se traduit en croyances, représentations, normes et valeurs. Elle oriente et donne sens aux conduites de chacun. Elle se transmet de génération en génération à travers l’éducation. Le dialogue tonico émotionnel et les soins de maternage sont le support de cette transmission au corps du nouveau-né à son insu, on parlera d’enculturation. Ce dialogue tonique et émotionnel qui se construit pour cette dyade après la naissance, fait résonner dans le corps de cette maman, l’expérience de sa propre enculturation précoce, qu’elle va se remémorer.  C’est le processus de transparence psychique, corporelle et culturelle qui va se mobiliser dans cette période Périnatale, et permettre à la mémoire corporelle d’assurer avec cohérence une suite de gestes et de postures de maternage. 
L’accueil de Mme R dans notre unité de Périnatalité viendra soutenir cette lecture transculturelle de la clinique de la transparence maternelle, culturelle et corporelle. Nous tentons d’inventer et d’adapter un cadre de soins, au travers d’une expérience de suivi à domicile et au sein d’une unité ambulatoire de périnatalité.

13h30-15h                         

Salle du Grand Promenoir

  • Rodolphe Caraly ; Melissa Bollon ; Sylvane Lévêque - Grenoble

Ateliers Parents/ bébé ou comment les bébés peuvent environner les parents et les professionnels

Nous nous sommes rencontrés lors de séminaires sur la psychopathologie du nourrisson. Depuis nous n’avons eu de cesse de penser que nous avions envie de créer une activité commune à partir de nos compétences complémentaire d’ostéopathe et de psychomotricienne. Cela a maturé, et nous avons décliné au fil des années des expériences, des approches variées aux cotés des bébés les plus vulnérables. Enfin nous avons décidé de nous adresser aux bébés et aux parents à la fois, en imaginant des temps de rencontres privilégiés où chacun aurait sa place où l’on pourrait favoriser des instants magiques de rencontres, de partages, d’être ensemble. Des temps de jeux, des temps de respiration, des temps à soi. De co-construire de nouvelles propositions avec d’autres professionnels. Pour cela nous avons créé des ateliers parents / bébés qui se déclinent sur un quartier ou une ville; permettant de rassembler, dans un temps dédié à l’activité spontanée du bébé et aux jeux corporels partagés, toute une communauté qui partage de mêmes centres d’intérêts. L’atelier que nous vous proposons se déroulera en trois temps différents portés par nos trois intervenants: la présentation du dispositif que nous déclinons de lieu en lieu ; la proposition d’une expérimentation corporelle suite à une introduction contextuelle, sur la base de ce que nous proposons aux parents; puis nous continuerons sur comment ces ateliers de découvertes et de partages sont créateurs de liens au sein de la ville. Les échanges avec la salle amèneront à cet atelier une ouverture, une dynamique par nos partages et pourra sans doute s’ajuster dans de nouveaux projets.

  • Catherine Yelnik - Avignon

Environner bébé : du corps des mamans au corps des soignant(e)s rêverie, résonnances, enveloppes

A partir de l’écoute des soins psycho corporels depuis quelques années dans le cadre de la supervision de l’Unité Parents Bébé de Montfavet, mais aussi à partir de ma pratique et de mon expérience personnelle, un pari un peu complexe : celui de parler du corps. 
Du corps des soignant(e)s. 
Corps-accueil, corps-étayage, corps-enveloppe, corps à l’écoute, corps à corps, avec tout ce qu’il comporte de savoir faire, mais aussi de « savoir être », de subjectivité, d’émotions contrastées, qui en composent l’aspect créatif et thérapeutique. 
Rêverie, enveloppes, matière du corps, de l’eau, de la peau, souffle, chair des mots, bercements …

Quelles conditions pour que les soins psycho corporels, « matière première » de l’archaïque dans l’institution soient, et restent, thérapeutiques ?
Et quel environnement pour les soignants eux mêmes ? Le « corps » institution ?
Dans notre société où tout s’accélère y compris dans les lieux de soins, le temps du corps, temps psychique, reste inchangé. 

Salle du Cubiculaire

  • Laure Pradelle ; Christine Carlin - Parol'84 Vaucluse

La prévention, l’orthophonie et la périnatalité : une histoire en construction

Cet atelier, animé par deux orthophonistes de l’association PAROL’84, a pour but de présenter leur travail de prévention, à travers des expériences de terrain menées depuis plusieurs années en Vaucluse, notamment dans le champ de la périnatalité. Elles présenteront leurs interventions en maternités, ainsi que leurs outils et leurs résultats.
Parol’84 a pour objectif la sensibilisation des jeunes parents et des professionnels de la petite enfance aux enjeux du langage dès la naissance. Le soutien au développement langagier est un enjeu majeur pour le développement et les acquisitions ultérieures de l’enfant.

15h30-17h                         

Salle du Grand Promenoir

  • Mélanie Perotti ; Ruth Reibel - Bruxelles

Je m'appelle Khadija. Il faut tout un village pour "faire vivre" un bébé grand-prématuré.

Psychologue clinicienne et psychothérapeute, Mélanie Perotti travaille en service néonatal NIDCAP depuis plus de 8 ans et co-coordonne le groupe de travail du réseau néonatal de la WAIMH Belgo-Luxembourgeoise. 

L'atelier qu’elle vous propose, avec sa collègue la Dre. Ruth Reibel, néonatologue au CHU Saint-Pierre de Bruxelles, est une invitation à plonger dans l'univers du bébé grand prématuré, à travers la situation de Khadija, née en été 2020, à 28 semaines de gestation, et pesant 810 grammes. Un atelier pour approcher au plus près et ressentir le vécu de ces bébés et de leur famille. Elles vont aussi vous proposer de réfléchir sur l’intrication permanente, dans un service de néonatalogie, entre une médecine de pointe, une réanimation physique et une réanimation psychique du bébé. Catherine Vanier parle d’une co-réanimation médicale et psychique du bébé. Elles vont y ajouter une réanimation psychique des parents, d’une famille toute entière. 
Ce proverbe africain : « Il faut tout un village pour élever un enfant », qui sous-tend ce 15ème Colloque de l'ARIP, nous permet de réfléchir, outre à la fonction propre à chacun, aux liens qui se tissent entre nous et qui émaillent le début de la vie des grands prématurés, leurs permettant finalement d’être appréhendés non plus comme des êtres morcelés, mais comme des êtres entiers, en devenir et, surtout, en lien avec l’autre, qu’il soit son parent ou un soignant. 
L'histoire de Khadija nous permet d'aborder la dimension traumatique d'un accouchement prématuré avec de graves problématiques somatiques maternelles et du nourrisson (enjeu de vie et de mort durant plusieurs jours, puis suspicion d'hospitalisme...). L'évolution en miroir de cette dyade, ainsi que l'impossibilité de la mère à venir voir son bébé pendant plusieurs semaines, les ont amenées à tisser une enveloppe de soins et de relations pour porter ce bébé physiquement et psychiquement ainsi que toute sa famille. 
Elles sont deux oratrices car il s’agit d’un récit à deux voix, celle du médical et celle du travail de tissage tenant compte de la réalité de l'actualité (pandémie et épuisement) au moment de la naissance de ce bébé. 

  • Cécile Bréhat - Hôpitaux Civils de Colmar

Les bébés nés très prématurément : construction du maternel primaire dans un environnement hautement médicalisé.

En touchant à l’originaire, les naissances très prématurées dévoilent un réel qui peut mettre à mal la construction de la parentalité. Au fond de leur couveuse, ces bébés nés trop tôt continuent à se développer hors du corps maternel donnant à voir ce qui devait rester enfoui au creux du ventre maternel. Ces bébés, qui doivent leur survie à la technique, évoluent dans un environnement hautement médicalisé. Qu'en est-il de l’émergence de leur vie psychique dans cet environnement marqué par des excès, mais aussi des défauts de stimulations ? 
Confrontés à un bébé parfois trop loin du bébé imaginaire, les parents d’enfants nés très prématurément doivent trouver le chemin pour reconnaître cet enfant comme le sien et pouvoir l’investir psychiquement. Au cœur de la construction des liens précoces, la libidinisation du bébé prématuré apparaît nécessaire pour voiler le trop de réel que ces naissances particulières font surgir : le réel dans une parole annonçant un risque vital, le réel du corps dans un accouchement très prématuré en urgence,... C’est avec les professionnels de soin, garants de la survie de leur enfant, que les parents tisseront les premiers liens avec leur enfant.
A partir d’une recherche auprès de mères ayant accouché très prématurément, je propose de développer la spécificité de la construction du maternel primaire dans les situations de naissances très prématurées afin de penser l’accompagnement des soins psychiques précoces destinés à ces bébés et leurs parents.  

  • Emeline Hamon - Université de Picardie

La niche sensorielle et affective : « environner » autrement le bébé né prématurément

Représentant  60  000  naissances  chaque  année,  la  prématurité  est  un  facteur  de risques multiples pour la trajectoire développementale de l'enfant. Plaçant le bébé en situation de «vulnérabilité», ce contexte de naissance est également source de stress et d'anxiété pour  les  parents  (Müller-Nix  et  al.,  2004). Les  travaux  de  recherche  sur  l’influence  de  ce contexte  de  naissance  sur  la  dynamique relationnelle parent-enfant  relèvent  combien  les interactions mère-bébé diffèrent de celles avec un bébé né à terme (pour revue, Provasi, 2019).Afin de favoriser les premiers échanges entre le parent et son enfant, des soins de développement sont proposés en unité de soin aux parents, devenant des soins «centrés sur la famille». Dans cette perspective, les auteurs ont souhaité étudier l’évolution des caractéristiques de la niche sensorielle et affective (Cyrulnik, 2014) proposée par le parent dans un contexte de naissance prématurée. Les familles, recrutées lors du séjour de l’enfant en unité de soin de néonatologie, sont invitées à transmettre un film d’interaction mère-enfant en USIN, lors du retour à domicile, à 3, 6 et à 9 mois d’âge corrigé (AC). Les enregistrements audiovisuels font l’objet d’une micro-analyse sur le logiciel The ObserverÒ à partir d’une grille d’observation pré-établie. Le codage permet d’identifier la  nature  et  l’évolution  des  comportements interactifs au  fil  des  mois: modalités sensorielles utilisées (visuelle, tactile, etc.), comportements d’ajustement parental qui constituent la niche sensorielle et affective proposée à l’enfant. L'objectif de cette recherche est de relever l'importance de cette dernière dans la construction des liens intersubjectifs chez l’enfant prématuré. Les résultats visent à être valorisés auprès des services de néonatalogie afin de promouvoir et d'ajuster les programmes de soins de développement, rappelant la politique publique des 1000 premiers jours : "Prévenir avant de guérir".

 Salle du Cubiculaire

  • David Ohanessian ; Blandine Roubaud

“Développement et place du sonore”. Lorsque la musique, son monde sonore et oral viennent trouver une autre place dans les espaces sensori-moteurs.

Dès les premières divisions cellulaires le mouvement est là. En appui sur les apports d’André Bullinger, des neurosciences et de la recherche, nous nous questionnons principalement sur le rapport entre le bébé et l’influence des variations sensorimotrices et émotionnelles vécues dans son milieu. Milieu physique, milieu acoustique, contenants vécus avant et après la naissance.
Après une courte introduction sur les notions d’espaces, les participants pourront poser leur attention ou même expérimenter des moments clés du développement. Le cerveau, même celui du bébé, aussi immature que riche en potentiels attend notamment des entrées sensorielles. Les expériences renouvelées inscrivent bébé dans le processus de son développement, vécu dans son milieu. Des capsules vidéos de situations thérapeutiques pourront étayer les propos. 
Dans le prolongement, une courte présentation permettra aux participants d'être sensibilisés aux bénéfices des phénomènes vibratoires. Là encore, il sera possible d'expérimenter, tantôt les vibrations auditives et somesthésiques, tantôt, la synchronisation intra et interpersonnelle. La voix, les instruments de musique, ou encore les sources artificielles électro-acoustiques sont autant d’émetteurs naturels captés par nos différents récepteurs (oreilles, corps). Le traitement du flux acoustique reçu par le bébé est soumis à son état physiologue, émotionnel de l'instant, relationnel, à son tempo intérieur, mais également aux paramètres sonores. 
Déjà animés par le rapprochement de leurs métiers au bébé ou au jeune enfant, musicien et thérapeute se questionnent dès lors, partagent et expérimentent ensemble.
Quels pourraient être alors les chemins qui permettraient d’étayer l’hypothèse que, mouvements et espaces sont intriqués et indispensables au développement optimal de l’être ?...

17h30-19h 

Salle du Grand Promenoir

  • Marc De Martino, psychologue et Magali Dieux, coach, psycho-praticienne et superviseur en périnatalité

 Environner les bébés de joie

Face aux multiples pressions mondiales, sociales, intimes, les parents d’aujourd’hui arrivent pour la majorité à être des parents responsables. Des parents joyeux ? Très peu. Or pour les bébés, la joie fait partie de leurs premières nourritures pour qu’ils aient envie de s’ouvrir et de grandir au monde. En tant que professionnels de la périnatalité, comment accompagner et inviter les parents à développer un environnement joyeux ? C’est ce que propose le DIU « Accompagner de la procréation à la naissance et plus - Optimiser l’impact de la relation Professionnel/Parent au bénéfice de l’enfant »https://dfpa.univ-tln.fr/diu-accompagner-de-la-procreation-a-la-naissance/
 
Le temps d’un atelier, nous vous proposons une mise en bouche d’un travail sur une année à partir de la situation de Rosie.
Rosie a vingt-trois ans et n’a jamais été mariée. Elle est enceinte de cinq mois et à quatre enfants : deux garçons (huit et six ans) et deux filles (trois et deux ans). Elle survit grâce à l’aide sociale et médicale. ; Venez revisiter le premier entretien de Rosy avec un praticien classique et avec un praticien décalé et observez les différents impacts sur vous-même.
Postulats de départ :
 
• si les parents sont joyeux alors il y a plus de chance que les bébés et les enfants qui entourent ces parents soient également joyeux.

• Là où les praticiens peuvent avoir un levier sur cette joie parentale, c’est dans leur contribution à augmenter l’estime de chacun des parents et ce dès le premier entretien. 

Source pédagogique :
P. De Jong et I. Kim Berg, De l’entretien à la solution, L’accent sur le pouvoir des patients, Éd. Le Germe, 2002

 Samedi 19 novembre -  9h-10h30                               

Salle du Grand Promenoir

  • Alexandra Marie - C.H. St Cyr au Mont d’Or       

Comment constituer un village pour une famille et le bébé à venir ?De la rencontre avec une famille, au portage interdisciplinaire et partenarial pour aller vers un ancrage au monde environnant.

La prise en charge des bébés et de leur famille dans une unité de soin psychique en périnatalité, révèle une dimension des soins et une clinique riche dans sa diversité. L’unité « cocon » qui dépend du Centre Hospitalier de Saint Cyr au Mont d’Or, reçoit des parents en ante natal et jusqu’aux 36 mois de l’enfant. Nous sommes une équipe transversale, une unité intersectorielle de soin des troubles de la relation précoce parents-bébés.
Dans le cadre du congrès de l’ARIP 2022 « Environner le bébé », nous aimerions partager la prise en charge d’une famille sur l’unité avec un parcours de soins ayant utilisé des modalités interdisciplinaires, où un « village » s’est constitué pour prendre en charge une famille et le bébé à venir.
L’arrivée d’un bébé impacte tout une famille. Pour accompagner cet événement nous travaillons en partenariat avec les Protections maternelles infantiles de notre secteur, nous nous déplaçons au sein de ces institutions, nous mettons en place des visites à domicile en commun … nous essayons de créer un environnement « suffisamment bon », un portage permettant aux familles et par conséquent au bébé d’être entouré pour s’ancrer au monde environnant de manière sécure.
Il s’agira alors de discuter ensemble ou débattre, sur l’indispensable portage interdisciplinaire, où des liens parfois fragiles d’une institution à une autre, peuvent se tisser, s’interférer, s’entremêler, sans jamais se rompre pour le nécessaire accompagnement de famille dites « vulnérables » ou « psychopathologiques ». C’est l’accompagnement et les soins proposés auprès de ces bébés et de leur famille que nous débattrons ensemble lors de l’atelier, en rendant compte de notre travail en partenariat, des modalités de prises en charges mises en place, et du travail institutionnel.

  • Ana Almeida Heymans ; Sabine Cerutti Chabert; Francesca Bonforte Fluss ; Ayala Borghini - Genève

Le Cap-Cocooning, des accueils en binôme permettant d’environner maman et bébé

Le CAP se veut un lieu d'accueil pour tout parent souhaitant un accompagnement pendant la période périnatale et les premiers mois de vie de l'enfant, en particulier en ce qui concerne la souffrance psychique dans la parentalité ainsi que les questions comportementales et développementales précoces. Deux axes de travail permettent d'atteindre cet objectif: les activités médico-psychologiques et paramédicales proprement dites et l'accueil relationnel à but préventif. Ces deux axes s'inscrivent dans un travail étroit avec le réseau de soin existant (gynécologues, pédiatres, sages-femmes, psychiatres). Le CAP représente ainsi une ressource pour les familles ainsi qu'un centre d'expertise pour les professionnels.
C’est L'accueil relationnel à but préventif que nous aimerions partager avec vous dans cet atelier
Un lieu qui démédicalise et dédramatise. Un lieu où l'on vient passer un moment de détente et où l'on trouve une oreille et un regard attentifs. Un lieu où l'enfant peut jouer, occuper l'espace de façon créative et socialisante. Un lieu où le parent rencontre d'autres familles confrontées parfois aux mêmes questions. Un lieu à proximité du cœur de la ville où les familles peuvent trouver un espace de parole intergénérationnel.
Un lieu enfin où un binôme de professionnelles expérimentées aux formations et parcours complémentaires se retrouvent pour écouter et soutenir la dyade parent-enfant dans ses besoins physiologiques et émotionnels par une sage-femme et dans ses besoins développementaux et interactifs par une « psy » (pédopsychiatre, psychologue ou psychomotricienne)
Un tel lieu d'accueil pendant la période périnatale remplit une fonction au sein de la société. A court terme : Permettre au parent de réguler ses propres émotions afin de lui donner l'occasion d'être une source de réconfort pour le bébé, un humain en devenir. A long terme: Pour un humain, trouver l'apaisement au cœur de son être somato-psychique fonde les bases de la capacité à se lier à l'autre.
Nous présenterons notre expérience de ces accueils à travers l’historique, les témoignages de participantes, un questionnaire mis en place pendant une phase de projet-pilote et surtout au travers de petites capsules vidéos qui révèlent notre vécu de professionnels et de celui des participants.

  • Jill Petrignani ; Marie Braibant - Marseille

BASE - Bébé Accueil Soin Ecoute ; Clinique de la prévention en santé mentale des 0-3ans dans les Quartiers Nord de  Marseille

Le 15ème arrdt de Marseille est l’un des territoires les plus isolés de Marseille. Sa population vit dans une situation de précarité au regard de multiples domaines. La question du lien social mobilise depuis toujours les acteurs du terrain, mais la dégradation continue de la situation économique et génère un climat de violence et un sentiment d’abandon dont les familles et les professionnels se protègent par toujours plus de résignation et de repli sur soi. Le contexte « COVID » est venu amplifier encore ce démantèlement des liens, retenant les familles dans des logements exigus, devenus seuls remparts possibles contre ce nouvel ennemi anxiogène. 
Comment rompre avec ce « fonctionnement en mode dégradé » ? L’enjeu des  1000 jours prend ici tout son sens : Comment accueillir un bébé et le faire grandir au mieux dans ces conditions ? Comment redonner du souffle à des parents fragilisés et dépossédés de leurs ressources psychiques ? Comment garantir à ces familles une meilleure égalité des chances au regard de la potentialisation des compétences de leurs bébés ?  Comment permettre, à partir du giron maternel une inscription dans le social porteuse d’espoir pour la génération à venir ?
Le dispositif BASE - Bébé Accueil Soin Ecoute, porté par l’association Des Psys Dans La Cité, s’est implanté dans l’une de ces cités : le Parc Kalliste. Après une campagne d’information et des actions « d’aller-vers » en direction des familles, des institutions, des acteurs locaux, 2 psychologues cliniciennes et une psychomotricienne accueillent depuis un an, chaque semaine, les familles avec jeunes enfants du quartier au cours d’une « permanence collective ». Il s’agit d’un dispositif multi-modal de prévention qui agit à la fois sur le soutien à la parentalité, l’information et l’éducation à la santé mentale du bébé, le repérage des signes précoces de vulnérabilité dans le développement du bébé et dans ses liens familiaux. Il est couplé à des actions de formation auprès des professionnels de la petite enfance du territoire ainsi qu’à l’animation du réseau des partenaires (PMI, crèches, LAEP, tissu associatif, etc)
La permanence collective, porte d’entrée du projet, permet de proposer, sur un temps long (2h) et répété (hebdomadaire), une ambiance ludique mais sérieuse dans laquelle les bébés et les parents évoluent ensemble sous nos regards bienveillants et porteurs. Le groupe se constitue de semaine en semaine, favorisant d’abord un étayage des parents les uns sur les autres. Les 3 thérapeutes, en position de « passeurs » plus que de « sachant », y font vivre la question de l’émergence subjective et des liens d’attachement. Nous observons ensemble les enfants et cherchons ensemble comment accompagner chacun dans un développement le plus harmonieux possible.  C’est la clinique de ce lieu hors du commun qui vous sera présenté.

 Salle du Cubiculaire

  • Priska Studer ; Claire-Anne de Graffenried - Suisse

15 personnes maximum, salle adaptée au travail au sol

Nos écrins en jeu Invitation à la co-construction d’un village accueillant bébé

Cet atelier-laboratoire nous invite à nous balader par quatre chemins différents et complémentaires pour rejoindre bébé. Ces diverses explorations pratiques alimenteront nos réflexions. Comment offrons-nous nos écrins professionnels, culturels, sociaux, parentaux... à bébé?

Déroulement de l’atelier

1) Explorations ludiques de quatre éléments essentiels pour construire un village accueillant :

-Les habitants: se rencontrer, se saluer, s’apprivoiser et voisiner en toute convivialité, appartenir.
-Les bâtiments: sentir et explorer corps et mouvements, investir et marquer l’espace, territoires et frontières, distance et proximité.
-Les voies de communication: interagir sur un mode verbal ou non verbal, entrer en contact ou se retirer, discuter et se confronter, faire entendre sa voix et se mettre à l’écoute.
-Les jardins, les cultures et les aires de jeu: plaisir d’explorer, d’expérimenter, d’observer, jouer ensemble, se nourrir, partager les élans créatifs et les passions complémentaires.

2) Proposition d’un support de jeu qui ouvre à la réflexion pour célébrer la présence de bébé au sein du village : Ce jeu, «Ecrins d’étoiles», constitué de boîtes gigognes et de cartes, illustre et évoque quatre piliers fondamentaux du développement du bébé: exister parmi ses proches, bouger, communiquer et jouer.

3) Discussion : Pour habiter notre village, quelles sont nos valeurs communes ? Nos besoins individuels ? Quel sens donner à la cohabitation ? Quelle place offrir à bébé?

4) Conclusion : Existe-t-il une formule magique, une règle d’or qui permettrait à tous les co-habitants du village de vivre harmonieusement ?

11h-12h30                            

Salle du Grand Promenoir

  • Elisabeth Gregoire ; Sarah Mokaddem - CPBB Paris

Les effets de l’attention portée au bébé sur l’accompagnement des parents en souffrance psychique : l’utilisation de l’échelle ADBB

La naissance d’un bébé est un événement qui vient redistribuer les cartes de l’histoire de la famille, des parents.
Les circonstances de la grossesse ou de l’accouchement peuvent résonner avec cette histoire au moment où les parents doivent aussi s’ajuster aux changements liés à l’arrivée du bébé. Cette période périnatale très intense peut être le lit de souffrances psychiques impactant la parentalité, avec des conséquences sur le développement du bébé.
L’accompagnement précoce de ces situations demande aux professionnels d’observer du côté du parent, du côté du bébé et d’investiguer le champ des interactions parent-enfant.
Différents outils peuvent soutenir cet accompagnement.
En 2021, plusieurs professionnelles de notre service ont été formées à l’utilisation de l’échelle ADBB.
Dans cet atelier, nous vous évoquerons brièvement l’échelle ADBB et ses usages dans notre clinique permettant de :
- Enrichir la communication dans l’équipe pluridisciplinaire : les observations filmées partagées, le vocabulaire commun, se centrer sur le bébé
- Documenter l’observation du bébé : observation fine, régulière, qui mêle les éléments observés aux ressentis
- Médiatiser la relation aux parents : partager notre regard et nos observations et intégrer celles du parent
- Parler au bébé : échanger avec lui sur ses modalités relationnelles, lui raconter nos observations
- Soutenir le bébé et l'environner tout en faisant circuler l'ADBB : dans les lieux d'accueil, les PMI, les services de soins, le domicile.

Nous illustrerons ces différents points en nous appuyant sur les suivis cliniques de notre service de soin et en échangeant éventuellement sur vos expériences autour de l'ADBB.

  • Muriel Duboze ; Maguy Monmayrant ; Patricia Timsit - Toulouse          

L'observation du bébé selon la méthode Esther Bick est une plongée dans les "entours" d'un bébé

  • Caroline Salem - C.H. St Cyr au Mont d’Or

Clinicien(ne) en périnatalité et (re)devenir parent : le bébé des soignants en périnatalité. Comment environner le cheminement et la position autoréflexive nécessaire ? 

Nous souhaiterions interroger la crise maturative inhérente à la grossesse, aux premiers liens chez les soignants en périnatalité (sage-femme, psychiatre, psychologue, infirmière, obstétricien, puéricultrice.) 
(Re)devenir parent, écouter et penser la périnatalité 
Le vécu intra-subjectif de la soignante enceinte ou du père en devenir amène aussi à rencontrer dans le cadre de sa pratique des thématiques en lien avec la souffrance contextuelle à la grossesse qu’il ou elle suit, au bébé souffrant objet du suivi (nombreuses thématiques peuvent être inquiétantes pour le ou la soignante en périnatalité : les grossesses pathologiques et le diagnostic anténatal, la prématurité, les troubles psychiques des mères ou des pères, les problématiques de deuil périnatal, d’handicap du bébé…). 
La rencontre avec les interactions désaccordées et les traumatismes relationnels précoces dans les unités de périnatalité ou les unités de soins pédiatriques, ou encore les PMI peuvent interroger les soignants eux-mêmes parents en devenir ou faisant l’expérience d’une nouvelle parentalité. 
Quelle écoute apportée à ces triades que l’on suit et quels impacts sur sa propre crise périnatale ?  
La (re)naissance de la fonction maternelle ou paternelle, l’attraction pour soi-même et son histoire infantile peuvent faire vivre un lâchage à nos patients ; car à qui s’adresse inconsciemment le désir d’être soignant ? 
Durant cette période si sensible de la périnatalité, nous devons redoubler de vigilance pour ne pas mettre ce que A. CICCONE qualifie « du soi entre soi et l’autre, pour donner une réponse qui réponde à l’autre, pas à soi ». Il poursuit en écrivant que la difficulté de la position soignante, intersubjective, vient du fait qu’on ne peut pas comprendre un autre si on ne peut pas s’identifier à lui, si on n’est pas touché par ce qui le traverse (…) Et la compréhension suppose de bien sentir ce qu’il éprouve, à partir de ce qui nous touche, et tout en répondant à ce que lui-même vit et non pas à ce qu’il touche en nous.  
Nous proposons d’interroger les outils mis à disposition pour environner le bébé en devenir du soignant en périnatalité. 

Salle du Cubiculaire

Christine Barrat ; Marie-Thérèse Roure - Avignon

A la rencontre des éprouvés premiers du bébé : mouvement, rythme, sensation, émotion.

Merci de venir dans une tenue permettant de vous allonger et de bouger confortablement.
Cet atelier propose d’expérimenter corporellement quelques aspects de la sensorimotricité du bébé à l’aide de la méthode Feldenkrais et d’échanger ensuite sur cette expérience.
La méthode Feldenkrais est une technique d’éducation somatique spécifique qui permet d’explorer en soi même la diversité, les variations, les potentialités du mouvement et les sensations qui lui sont associées et de l’intégrer par la prise de conscience.
Le but est de (re)trouver un plaisir de fonctionnement dont la motricité du bébé est le paradigme.
Le mouvement est pour le bébé à la fois une expérience personnelle qui construit sa vie psychique et un vecteur essentiel de relation qui organise les premières communications et l’intersubjectivité. Le vécu émotionnel s’exprime directement par le corps avant d’être pour partie transformé, représenté et contenu par le langage.
La rencontre avec le bébé et ses parents vient sans doute aussi activer chez le soignant ces vécus premiers singuliers dont le mouvement garde parfois les traces.

 

 

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